Traitement des Coliques Néphrétiques

 

 

par Myothérapie

(traitement de crise et de fond)


 

   En dehors des malformations congénitales, comme les ‘Syndromes de la Jonction Pyélo-Urétérale’ (où l’uretère est coudé à la sortie du rein), le mécanisme des Coliques Néphrétiques est mal connu. Le traitement habituel n’est donc que symptomatique, et non étiologique.

   L’on ignore en effet pourquoi les calculs éventuels se forment, et on oublie qu'il n’y a pas forcément de calculs en cas de Colique Néphrétique.

 

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   L’urine ne s’écoule pas passivement du rein à la vessie, mais par un mouvement de péristaltisme de la paroi urétérale, comme au niveau du tube digestif (sinon l’urine ne sortirait pas du rein quand nous sommes allongés…). Si ce péristaltisme est interrompu, pour raison congénitale ou chirurgicale, l’urine ne s’évacue plus correctement,  s’accumule en amont, où elle crée une hyperpression douloureuse.

 

Quels sont les éléments utiles connus ?

 

  • L’on sait qu’une sonde placée entre le rein et la vessie (sonde “double J”) favorise la formation de calculs par ralentissement du débit urinaire, calculs dont elle gêne de plus par sa seule présence l’évacuation naturelle, le calcul devant passer entre la sonde et la paroi urétérale. Or il n’y reste plus beaucoup de place…
     
  • L’uretère passe contre le muscle Petit Psoas, ce dernier muscle étant placé juste devant le Grand Psoas.
  • Un muscle contracturé est contracté en permanence, donc raccourci, dur et élargi en son centre : il comprime ainsi toutes les structures avoisinantes.

  • Cependant même pour un muscle contracturé le tonus varie en fonction de différents facteurs, ce qui signifie que le degré de compression varie.

     Un choc physique violent au niveau du cou ou des chevilles risque de provoquer la contracture de certains muscles. D’autres muscles situés ailleurs dans le corps vont tenter de compenser les effets de ces contractures, mais seront ainsi hypertoniques eux-mêmes.


Cause probable des Coliques Néphrétiques :

 

   Nous pouvons assembler les pièces du puzzle.

   Si ces muscles de compensation sont le Grand Psoas ou le Petit Psoas, l’uretère qui passe directement ou indirectement contre eux sera comprimé : directement en cas de contracture du Petit Psoas, indirectement si ce muscle est repoussé par une contracture du Grand Psoas.

   Lequel au niveau lombaire peut être repoussé par une contracture du m. Carré des Lombes.

 

   Ceci aura deux conséquences :


1) Le diamètre de l'uretère étant diminué, le débit de l'urine y est ralenti (en fonction de la puissance 4 du rayon, selon la loi de Poiseuille). En d’autres termes, il y aura hyperpression en amont, côté rein, y provoquant douleurs de Colique Néphrétique par hypertension intra-rénale et la dilatation rénale qui s’ensuit.

 

2) La diminution du débit se traduit par une stase qui favorise la formation de dépôts qui vont s’assembler pour former des calculs. Ce qui aura deux nouvelles conséquences :

a) Ces calculs vont encore diminuer le débit dans l’uretère et provoquer encore plus de douleurs de Colique Néphrétique par hyperpression;
b) Et ils vont irriter l’uretère et provoquer des douleurs de Colique Néphrétique de type inflammatoire 
Ces douleurs-là réagissent mieux aux anti-inflammatoires, qui diminuent aussi la filtration rénale (avantage à court-terme, inconvénient à long-terme) alors que les précédentes réagissent plutôt aux antispasmodiques - mais quoi qu’il en soit, ces traitements, non dénués d'intérêt bien sûr, ne sauraient être que symptomatiques. On préconisera pour éviter les crises de tenter de détruire le calcul, par lithotripsie (ondes de choc), mais ceci ne traite toujours pas la cause...
 
Il est à noter que la taille du calcul importe peu quant aux douleurs : des micro-calculs peuvent être plus douloureux que des gros (et inversement).


Traitement de la crise de Colique Néphrétique :

 

   La pertinence du mécanisme que nous venons de décrire, hypothèse que les coliques néphrétiques avec ou sans calcul sont des conséquences de pathologies musculo-squelettiques acquises, c’est-à-dire des contractures, tend à être confirmée par le traitement : en traitant par Myothérapie uniquement les muscles squelettiques contracturés (c-à-d celui des 3 muscles cités qui comprime directement l’uretère, et les muscles du cou ou des chevilles dont la contracture primaire est la cause de la contracture secondaire de ceux-ci) l’on stoppe instantanément la plupart des crises de Colique Néphrétique, et l’on évite qu’elles ne se reproduisent (voir plus loin).

   De plus, s’il y a calcul, celui-ci est éliminé dans les jours qui suivent, puisqu’il n’y a plus d’obstacle à son élimination, l’uretère n’étant plus comprimée par un muscle. Il ne devrait d’ailleurs plus s'en reformer.

 

   Le cas clinique suivant peut montrer ce que l’on peut espérer (ce cas fut d’ailleurs “historiquement” la première tentative de traitement de Coliques Néphrétiques par Myothérapie) :

 

   Un médecin qui avait suivi le premier stage de Myothérapie traita par cette méthode un patient qui faisait une crise de Colique Néphrétique par jour (!) et absorbait plusieurs antispasmodiques chaque jour.

   Ne furent retrouvés contracturés ici que les muscles Soléaire. Ces muscles seuls furent donc traités par Myothérapie. Six mois après cette seule séance le patient n’avait pas refait une seule crise.


Études statistiques :

 

A) Méthodologie

   Les Coliques Néphrétiques sont réputées être parmi les douleurs les plus intenses qui soient. Ceci vient en partie du fait qu’il n’y a pas de position antalgique, donc pas de soulagement même temporaire de la douleur par telle ou telle position (une entorse par exemple fait mal, mais seulement dans une position qui sollicite les structures lésées). Les remèdes antalgiques ne sont pas toujours efficaces, et l’on peut avoir besoin de recourir à la morphine, qui n’enlève même pas forcément toute la douleur, avec le risque de dépendance en cas de crises fréquentes. Ces remèdes ne traitent bien sûr absolument pas la cause.

   C’est pourquoi un traitement efficace est le bienvenu, et quelqu’un souffrant d’une crise de Colique Néphrétique ne verra en général aucun inconvénient à un traitement manuel, qui en général stoppe totalement la crise douloureuse en quelques instants, et en plus tend à éviter qu’elles ne se reproduisent.

   Puisque tous les problèmes viennent de la compression de l’uretère par un muscle contracturé, l’on traitera spécifiquement ce muscle (Carré des Lombes si la douleur est ressentie comme postérieure, Petit et Grand Psoas si la douleur est ressentie comme antérieure). Ce traitement local n'est utile qu'en crise, pas en traitement de fond.

   Une fois la crise passée on traitera les muscles situés au cou ou aux chevilles contracturés de façon primaire, suite à un choc physique (qui peut d’ailleurs être ancien, bien avant l'apparition des symptômes rénaux). C’est donc le traitement de ces muscles-là qui est le plus important si l’on veut éviter rechutes et récidives. 

 

B) Résultats

Traitement de la crise :

   Une étude en essai libre a été faite par 7 médecins sur 21 crises de coliques néphrétiques, par Myothérapie seule. Les résultats furent les suivants :


18 crises furent stoppées (76 %)

4 crises furent atténuées (19 %)

Il y n'y eut qu'un seul échec (5 %)

 

 ► Traitement de fond :

   Si l’on traite hors crise on évite l’apparition de nouvelles crises dans presque tous les cas.

Et s’il y a un calcul, le diamètre normal de l’uretère étant rétabli en supprimant sa compression musculaire par Myothérapie, il est en général éliminé spontanément, et ce dans les heures ou les jours qui suivent le traitement.

 

Conclusion :

 

   Comme d’autres troubles viscéraux, vasculaires ou névralgiques (gastralgies, reflux gastro-œsophagien, troubles veineux des membres inférieurs, névralgie d’Arnold, sciatique, etc…) les Coliques Néphrétiques non congénitales, avec ou sans calcul, semblent dues à une compression par un muscles contracturé, ici des voies d’élimination des urines, l’uretère.

   Le traitement de cette contracture traite donc les Coliques Néphrétiques, que ce soit en crise ou comme traitement de fond.