Les Cervicalgies

  

 

 

   Les douleurs cervicales, souvent accompagnées de limitations de mouvement, surtout en rotation, représentent un important problème de santé publique de par sa fréquence et ses répercussions.

   Nous voudrions montrer que leur cause n'est pas une mystérieuse 'vertèbre déplacée' ou de 'nerf coincé' et qu'une possibilité de guérison réelle et démontrée existe, qui se distingue de l'habituel camouflage plus ou moins efficace des symptômes par antalgiques, infiltrations, et/ou et kinésithérapie classique.

 

Rappel anatomo-physiologique du Rachis Cervical :

 

   L’importance des contractures du cou est vraisemblablement due au grand nombre de muscles, qui permettent une grande mobilité, mais ont également deux contraintes :

1- lutter contre le déséquilibre antérieur du crâne posé sur Atlas (2/3 du poids devant cette vertèbre, 1/3 derrière, ce qui explique que si l’on s’endort assis, la tête bascule d’abord en avant : ce sont les muscles postérieurs du rachis cervical supérieur (RCS).

2- maintenir en priorité les repères de l’équilibre en station debout que sont :

a) un regard en moyenne aussi horizontal que possible ;

b) les oreilles (donc les labyrinthes) en moyenne au même niveau horizontal.

 

   Si les labyrinthes ne sont pas à la même hauteur l’organisme fera tout pour rétablir cette horizontalité. Ce qui peut même être fait par une scoliose (voir ce sujet).

   Bref, en cas de contracture cervicale, il y aura forcément d'autres contractures secondaires de compensation, locales et/ou à distance.

 

 

Évaluation des effets de la Myothérapie

 

 

q Gains d'amplitude des mouvements cervicaux

 

   ● Une étude indépendante a été effectuée en Belgique dans le cadre d'un Mémoire pour le diplôme de Kinésithérapie [Touffe, Bertrand, Quertain : Influence de la Myothérapie sur l'amplitude cervicale et la posture ; Haute École de la Province de Liège, Mémoire en vue de l'obtention du titre de Master en Kinésithérapie, année académique 2007-2008].

 

   Cette étude a porté sur 10 sujets traités par Myothérapie comparés à 10 sujets d'un groupe de contrôle : seules les amplitudes ont été mesurées avant et après traitement.

   Les 20 sujets ont été répartis aléatoirement en groupe test de 10 personnes et en groupe témoin du même nombre. Le groupe test était composé de 4 hommes et 6 femmes, moyenne d'âge 22 ans +/-2 ; le groupe témoin était composé de 3 hommes et 7 femmes, moyenne d'âge 22 ans +/-1.

   Le critère d'inclusion était une asymétrie de rotation cervicale.

 

   Chaque sujet a eu arbitrairement 3 séances à une semaine d'intervalle puis une 4e 15 jours après.

   Les mesures avant/après ont été faites par un appareil nommé Biolens, la dernière évaluation étant faite 4 jours après la 4e séance.

   Les résultats sont exprimés en additionnant d'une part rotation droite et gauche, et d'autre part la flexion et l'extension.

   Nous ne donnerons ici que les moyennes, pour plus de détails et les graphiques très clairs le lecteur voudra bien consulter l'ouvrage cité en référence.

 

   Dans le groupe test la rotation moyenne est passée de 128,80° à 149,60°, la flexion/extension étant passée de 93° à 129,40°.

   Ce qui représente un gain moyen de rotation de 20,80°, et pour la F/E 36,40°.

 

   Dans le groupe témoin la rotation moyenne est passée de 136,50°° à 133,40°, la flexion/extension étant passée de 112° à 114,80°. Soit une perte de 3,10° pour la rotation, et un gain de 2,80° pour la F/E.

   Le gain moyen en 4 séances fut dans le groupe test de 17 % pour la rotation droite+gauche, et de 42 % pour la flexion+extension.


r► Cervicalgies chroniques : effets sur la douleur

 

   Pour l'évaluation des effets de la Myothérapie sur les douleurs cervicales chroniques l'étude que nous produisons ci-dessous est l’addition de pas moins de 244 cas vus et traités par 24 médecins de ville, dont un Rhumatologue, qui ont bien voulu participer à cette étude.

   [Cette approche nous a semblé plus réaliste à bien des points de vue qu'une étude faite en milieu hospitalier, qui comporte dès le départ plusieurs biais : le patient est influencé par le fait qu’il participe à une étude, ce qu'il doit avoir accepté au préalable, ce qui sélectionne les participants, car ceci implique que peut-être son traitement n'est qu'un placebo. Nous n'avons quant à nous fait que rapporter les résultats des traitements faits de toutes façons.]

   Les patients n’ont pas été sélectionnés : ont donc été notés les effets du traitement par Myothérapie seule de tous les patients consultant pour une cervicalgie chronique à une période déterminée. Ainsi le fait que le nombre de thérapeutes (tous médecins ici) soit au nombre de 24, et que les résultats de chacune des études indépendantes correspond à peu près à la moyenne globale, montre la reproductibilité de la méthode (diagnostic des muscles à traiter, traitement, et résultats), gage de sérieux puisque c’est cette reproductibilité qui est la définition d’une étude scientifique.

   Cela élimine aussi le biais d’une étude mal faite parmi l’ensemble : avec tant de thérapeutes et de patients, même un protocole mal respecté ou un traitement mal fait influera de façon négligeable le résultat final et les conclusions que l’on peut en tirer.

L’auteur du présent article n’a pas participé aux études : il les a seulement récoltées et en a classé les résultats.

   Les thérapeutes dont les résultats ont été étudiés ici étaient en cours de formation ou venaient de terminer celle-ci, l’étude montre donc les résultats que l’on peut obtenir sans même une grande expérience.

 

   Seuls les muscles contracturés ont été traités.

 

   [Notons au passage que l'on évoque souvent l'hypothèse étrange que les contractures ne seraint présente que pour un effet soi-disant antalgique – sans préciser par quel mécanisme ni quelle serait alors la cause première de la douleur. Si les contractures avaient été la compensation d'une autre pathologie, il aurait dû y avoir une large majorité d’aggravations lors de leur traitement. Or il n’y en eut aucune ! (Au pire il n’y eut pas d’effets dans un petit pourcentage de cas.) D’où l’on peut immédiatement tirer 2 conclusions :

- La contracture n’est jamais antalgique (les études sur d’autres localisations montrent exactement la même chose)

- Au contraire elle est manifestement étiologique, c’est à dire la cause de la douleur, puisque cette dernière disparaît quand la contracture est traitée et a commencé à disparaître (dès qu'elle est atténuée en fait, car il y a un seuil en dessous duquel le muscle est encore anormalement hypertonique, mais déjà asymptomatique : seul l’examen descelle alors la contracture.

   Signalons néanmoins que tant que le traitement par Brachy-Myothérapie n'aura pas totalement normalisé les muscles, un facteur déclenchant entraînant une hypertonie supplémentaire, locale ou générale, peut faire que la contracture insuffisamment traitée se manifeste à nouveau, ce qui sera perçu comme une rechute. D’où l’intérêt de traiter jusqu’à l’absence totale d’hypertonie, et pas seulement de symptômes, qui rechuteraient sinon facilement.]

 

   Rappelons aussi que des douleurs cervicales peuvent dans un nombre non négligeable de cas être dues à des contractures de compensation de contractures post-traumatiques primaires situées aux chevilles. Dans ce cas seul le traitement de cette dernière localisation sera efficace de façon durable

 

   L'étude a porté sur 244 patients, âgés de 10 à 83 ans, 167 femmes et 77 hommes. Tous les patients consultant pour cervicalgie chronique ont été inclus, il n’y a pas eu de sélection.

24 médecins, dont un rhumatologue, ont participé à l’étude, sans variation significative dans les résultats d'un thérapeute à l'autre, ce qui montre la reproductibilité de la méthode.

 

   Chez tous ces patients des contractures de muscles cervicaux ont été trouvées. Elles seules ont été traitées (à moins que la cause ait été située aux chevilles, auquel cas c'est là que les contractures ont été traitées), manuellement par Myothérapie (Brachy-Myothérapie).

   Le traumatisme causal est en souvent très ancien, mais il peut aussi être récent comme un “coup du lapin” en voiture : l’ancienneté du choc semble avoir relativement peu d’influence sur la durée du traitement.

   Le nombre moyen de séances fut 4, les extrêmes 1 et 9.

 

   Résultats : en fin de traitement

- 161 patients (66%) ne signalaient plus aucune douleur cervicale,

- 65 patients (27 %) se déclaraient notablement améliorés, et

- il n’y eut aucun effet chez 18 d’entre eux (7 %) ( consignes de repos données au patient non suivies, traitement arrêté prématurément, autre raison ? Difficile à savoir.)

   Sur les 244 cas la cause se situait au cou dans 204 cas, mais aux chevilles dans 5 cas, et aux deux extrémités dans 35 cas.

 

Remarques :

a) Vue la fréquence de l’arthrose cervicale, statistiquement il était probable (et souvent confirmé, quand une radiographie a été faite) que la plupart des patients devaient avoir de l’arthrose, ce qui n’a pas empêché les bons résultats. Il n’y a donc pas d’argument en faveur de l’arthrose comme cause de la douleur (pour plus de détails voir ce sujet). Et s’il n’y avait pas d’arthrose, encore moins…

b) D’autre part il n’y a eu aucune aggravation. Si la contracture avait été antalgique, et que l’on normalise le muscle, il devrait logiquement y avoir aggravation des symptômes, qui ne sont plus compensés. Ce ne fut pas le cas.


 

 

 

sCervicalgies aiguës (torticolis):  effets sur la douleur

 

   Les mêmes conclusions s’imposent pour les torticolis aigus :

 

sur 81 patients, 52 femmes et 29 hommes,

la douleur avait disparu en 2 séances de moyenne chez 72 patients(soit 89 %) sans compter les 6 améliorés.

Il n’y eut que 4 % d’échecs.


 

 

Un exemple concrêt

Six mois avant la première consultation de Myothérapie, le véhicule que conduisait M. M., 28 ans a été precuté par un véhicule roulant en sens inverse, dont le conducteur avait perdu le contrôle.

Depuis M. M. souffre de douleurs cervicales, irradiant dans le dos et les épaules, et les mouvements du cou sont limités.

40 séances de kinésithérapie classique ont été sans effet, et 7 séances d'ostéopathie l'ont simplement un peu soulagé.

Dès la fin de la première sance de Myothérapie les douleurs ont diminué de 90%, et les mouvements sont devenus quasi normaux. Résultats stables 15 jours après.

Il faudra quelques séances de plus pour faire disparaître les douleurs résiduelles.

 

 

Cause et traitement de fond de la douleur cervicale

 

 

a) Quelques hypothèses encore habituellement proposées

 

• Si l’on écarte les tumeurs et les maladies généralisées, on considère habituellement que la cause des cervicalgies est l’arthrose.

   Or on peut très bien avoir des douleurs cervicales sans arthrose, qu'elles soient anciennes ou récentes (après un “coup du lapin” en voiture par exemple - à condition qu’il n’y ait pas d’arthrose pré-existante bien sûr).

   D’ailleurs d’une manière générale d’ailleurs, si l’on observe bien, quand on compare soigneusement interrogatoire et radiographies, l’on constatera que les douleurs sont en général apparues plusieurs mois, si ce n’est années, avant les premiers signes radiologique d’arthrose (rappelons que les imageries comme les radiographies, etc., sont le seul moyen de constater la présence d'arthrose (sauf en peropératoire).

 

   Si l’on fait systématiquement une radiographie en cas de cervicalgie chronique, on peut souvent constater une rectitude ou une inversion de courbure (signes manifestes de tensions musculaires persistantes (contractures) ou au contraire une hyperlordose, de même origine. Parfois il y aura de l'arthrose, parfois non.

 

   Avec la mauvaise habitude de faire des scanners ou des IRM avant de faire une simple radiographie (qui donnerait une bien meilleure vue d'ensemble), on n'a pas une bonne idée de la fréquence réelle de l'arthrose. Estimons-la à 2 cas sur 3, pour donner une idée. (En se gardant d'appeler arthrose le moindre petit pincement ou la moindre opacité : l'arthrose est un remaniement osseux après destruction de cartilage, avec ostéophytes et décalcifications. Un simple pincement ne traduit lui, au début en tout cas, qu'une tension musculaire permanente et exagérée : bref, une contracture.

   C’est donc surtout le patient qui va se rappeler que bien avant que l’on fasse une éventuelle radio, il avait déjà des douleurs, et/ou que la première radiographie était normale ou presque.

 

   En fait l’argument principal contre l’arthrose comme cause de symptômes douloureux est que si l’on ne traite que les contractures, toujours présentes, la douleur disparaît alors que l'image d'arthrose persiste : l'arthrose n'était donc pas la cause de la douleur, et elle ne l'est jamais.

• En ce qui concerne les hernies discales, autre étiologie proposée, il faut se rappeler que 27% des gens bien portants ont une hernie discale cervicale. Si celle-ci était cause de cervicalgie (par quel mécanisme ?), ces gens bien-portants devraient être malades...

   Et nous trouverons en toute logique également 27 % de hernies chez les cervicalgiques.

   Et là aussi, la Myothérapie n'aurait aucun effet, ce qui n'est pas le cas.

   Nous pouvons donc également éliminer cette hypothèse étiologique.

 

• Etant donnée une certaine efficacité, au moins temporaire, des manipulations vertébrales de type chiropractrice (souvent appelées 'cracking') (souvent accompagnées d'infiltrations de corticoïdes, quand elles sont faites par des médecins - ce qui devrait être inutile si la manipulation était fiable...), on a conçu la notion de “DIM” ou “Dérangement Intervertébral Mineur”.

   Or ceci ne nous avance guère, d'autant que l’auteur de ce concept lui-même, le Dr R. Maigne (qui a cependant eu le grand mérite de faire accepter la notion de thérapie manuelle à un corps médical comme toujours réticent devant toute nouveauté thérapeutique efficace) estime que le DIM “ne préjuge ni de l’élément lésé, ni de la nature de la lésion, ni du mécanisme responsable de la douleur”. Bref, n'explique rien. Ce sont ses propres termes.

   Cet acronyme, DIM, n’est donc qu’un témoin de l'ignorance par la plupart des thérapeutes des causes des cervicalgies, ignorance que certains tentent parfois de masquer par un terme sans aucune signification…. ou par des médicaments antalgiques non dépourvus d'effets secondaires et qui n'ont pas la prétention de traiter la cause de la pathologie.

 

• Parmi les autres hypothèses étranges nous trouvons par exemple, pour le torticolis aigu, “une brusque migration d’un fragment nucléaire dans une fente de l’anneau fibreux”. Mais ceci n’explique ni les rémissions spontanées en 5 à 10 jours, ni les rechutes. Ni surtout que ces torticolis ne sont toujours qu'un épisode aiguë d'une cervicalgie chronique.

   Un effort n’est d'ailleurs pas nécessaire pour provoquer un torticolis : de nombreux cas sont simplement déclenchés par le fait d’avoir roulé la fenêtre ouverte l’été...

• Ligaments : si l’os, peu innervé, et le cartilage articulaire, pas innervé du tout, sont de mauvais candidats pour expliquer la douleur cervicale, les capsules articulaires et les ligaments sont par contre bien innervés.

   On expliquerait leur rôle dans la douleur par leur étirement par un disque intervertébral déformé. Or on sait que le disque, quand il se déforme, loin de se gonfler, s'aplatit, et ne peut donc pas étirer ces structures : ce serait plutôt cause de laxité ligamentaire et éventuellement capsulaire, indolores. De toutes façons, resterait à expliquer la déformation du disque, qui doit bien avoir une cause.

   Quant à la notion d'entorse cervicale (post-traumatique), elle est trop floue pour expliquer quoi que ce soit. Retenons simplement qu'après un choc physique ce sont des contractures musculaires qui se créent, qui elles sont bel et bien douloureuses.


 

b) Arguments en faveur d’une cause musculaire aux Douleurs Cervicales

 

   En fait les choses sont simples, car les signes cliniques et d’examen d’une cervicalgie correspondent exactement à ceux des contractures musculaires.

   A savoir :

• Douleurs spontanées, ou lors de positions soutenues (ex : conduite automobile), ou lors de certains mouvements. Ce sont alors en général les mêmes mouvements ou positions qui provoquent les douleurs.

   Elles peuvent être dues aussi bien à la contraction active des muscles contracturés qu'à leur étirement passif.

   Elles sont soulagées par le repos, mais non guéries. Parfois ce sont des positions pendant le sommeil qui provoquent au contraire les douleurs, parce qu’ils étirent les muscles contracturés. (D’où l’importance d’utiliser un oreiller confortable, ou pas d’oreiller, selon le confort de chacun.)

• Ces contractures provoquent une limitation de certains mouvements (ceux qui étirent les muscles concernés, comme quand on veut regarder derrière son épaule pour faire un “créneau” en garant sa voiture), limitation qui peut être douloureuse. Ce peut aussi être la contraction active qui, douloureuse donc évitée, limite le mouvement.

 

   L’on ne voit d'ailleurs pas quelle autre cause qu’une contracture musculaire pourrait provoquer tous ces symptômes, classiques dans les cervicalgies.

 

• Ces contractures sont retrouvées à l’examen : la palpation sur sujet allongé trouve certains muscles durs, et douloureux à la pression, ce qui est caractéristique des seules contractures. Or il n’y a a priori pas de cervicalgie sans ces signes de contracture. *

   A l'examen les mouvements passifs qui étirent les muscles contracturés peuvent être limités ou même douloureux.

 

   La première conclusion que l’on peut tirer de ces observations est donc que quand il y a cervicalgie, il y a contractures.

 

2) On pourrait poser la question : ces contractures sont-elles la cause du problème ou sont-elles simplement antalgiques, comme on le lit parfois ?

   Nous y avons quasiment déjà répondu .

a) D’une part, si les contractures étaient antalgiques, il faudrait une autre cause aux douleurs.

   Or aucune des étiologies communément proposées ne résiste à l’analyse un peu poussée. Si les contractures étaient antalgiques, il faudrait pourtant qu’il y ait par conséquent une autre cause aux cervicalgies. Ceci ne semble pas être les cas.

b) Si l’on traite spécifiquement les contractures par Myothérapie, la douleur s’atténue et disparaît. Nous l’avons montré plus haut sur un très grands nombres de cas, et l’effet est parfaitement reproductible par des observateurs compétents différents. Ce qui laisse peu de place au doute.

   Or si les contractures étaient antalgiques, donc avaient pour but de soulager la douleur, leur disparition devrait aussitôt aggraver la douleur, plus rien n’atténuant celle-ci. C’est cependant l’inverse que l’on constate.

 

   Une attitude dite antalgique ne vise pas à soulager autre chose que la contracture elle-même, en mettant le cou dans une position qui raccourcit passivement le muscle contracturé : de même qu’un étirement passif aggrave une contracture, un raccourcissement passif la soulage.

   Attitude antalgique qu'il ne faudrait pas confondre, comme on le fait trop souvent, avec le fait que le muscle contracturé étant raccourci, le cou va être déformé justement dans le sens du raccourcissement du muscle, le même que pour le soulager.

 

   Quand la contracture est guérie, l’attitude asymétrique disparaît. (Un bel exemple en est le Torticolis 'congénital' du nourrisson.)


c) Conclusions


a) les cervicalgies sont a priori toujours dues à des contractures musculaires (sauf tumeurs ou autres causes tout aussi rares, mais à ne pas négliger cependant). Ceci a été largement vérifié, comme nous l’avons vu.

   En effet, l’on peut penser que si l’on supprime un seul élément du tableau clinique, ici les contractures, et que la douleur disparaît, cet élément en était bien la cause, la seule et unique cause. Ici la disparition des contractures coïncidait toujours avec la guérison clinique.

 

   Il semble que ces contractures soient toujours post-traumatiques, choc physique violent récent ou (très) ancien.

 

b) La compréhension claire du rapport entre cervicalgies et contractures est très importante. En effet, considérées de cette façon, les cervicalgies sont guérissables (ou au pire nettement atténuables) par une thérapie manuelle spécifique qu'est la Brachy-Myothérapie - terme qui signifie d’ailleurs 'traitement par raccourcissement des muscles raccourcis' (sous-entendu : par la contracture).

 

   La Myothérapie traite spécifiquement aux pathologies musculo-squelettiques acquises que sont les contractures.

   Si l'on ignore cette approche on en est réduit à prendre des antalgiques ou anti-inflammatoires de plus en plus puissants, non dénués d'effets secondaires, et qui ne peuvent en aucune matière traiter une cause.

 

   Ce qui fait que l'organisme lui-même va compenser le dysfonctionnement cervical par des réactions de compensation se répandant 'en tache d'huile', provoquant, là où elles sont aggravées par un facteur déclenchant, des douleurs en apparence sans rapport direct avec le cou, tels que douleurs d'épaules, syndrome du Canal Carpien, douleurs dorsales, lombaires, des hanches, des genoux, migraines, vertiges, etc. : la liste n'a en fait pas de limites.

 

   Heureusement en traitant les contractures cervicales (ou leur cause aux chevilles, ne l'oublions pas), ces compensations n'ayant plus de raisons d'être cessent d'elles-mêmes (ou au pire avec un petit coup de pouce local cette fois par Myothérapie).

   Inversement elles ne cesseront pas vraiment tant que les contractures cervicales ne seront pas traitées...

   

   Ce mécanisme de compensation fait que le patient peut souffrir de plusieurs endroits à la fois : on en fait alors, par ignorance, une maladie à part . C'est le cas des Polyarthrites Rhumatodoïdes, des Pelvispondylites Ankylosantes, des Fibromyalgies : il ne s'agit pourtant que de manifestations multiples, de compensations multiples, d'un problème unique : les contractures post-traumatiques persistantes de muscles du cou (ou des chevilles).

   Ici aussi l'efficacité du traitement prouve le bien-fondé de nos hypothèses.


 

d) Evolution des douleurs dues à des Contractures musculaires

   Cliniquement ces douleurs peuvent être continues, ou au contraire évoluer par poussées espacées d’améliorations ou même d’absence transitoire de douleur. C’est qu’une contracture varie tout naturellement dans son intensité, en fonction de divers facteurs, qui augmentent ou diminuent localement ou globalement le tonus musculaire : si en dessous d’un certain seuil elle ne provoque pas de symptômes, elle en provoquera au contraire au dessus de ce seuil.

   Le repos peut diminuer (mais jamais guérir) la contracture ; les compensations par d’autres muscles aussi, donnant la fausse impression que la maladie est guérie : or elle peut reprendre à tout moment par un facteur aggravant, au même endroit ou ailleurs.

 

   On peut comparer le phénomène du facteur aggravant à la goutte d’eau qui fait déborder le vase : l’augmentation du tonus du muscle est déjà telle qu’il suffit d’un petit facteur déclenchant pour que la contracture dépasse le seuil de manifestation et provoque des symptômes, ici la douleur cervicale. Mais si le vase était vide, c’est-à-dire le tonus du muscle normal, la goutte d’eau n’aurait aucun effet.

 

1) Facteurs locaux : une contracture latente, ne se manifestant pas, a néanmoins un seuil d’activation du réflexe myotatique (RMT) nettement abaissé : le moindre étirement passif du muscle hypertonique par un mouvement, pour autant que celui-ci soit un peu rapide, brusque, ample ou durable, provoquera un RMT, qui provoquera à son tour une augmentation du tonus pour que le muscle se contracte. Ce peut être la goutte d’eau.

 

2) Facteurs généraux : stress, fatigue, surmenage, variations hormonales (baisse œstrogénique avant les règles), excès de café, exposition au froid, sont tous des facteurs qui peuvent rendre patent ce qui était latent, bref être la goutte d’eau qui fait déborder le vase : ces facteurs peuvent donc manifester ou aggraver les symptômes, douleur et/ou raideur cervicale.

 

   A l’arrêt de ces facteurs aggravants on peut éventuellement observer une amélioration.    Mais la boucle ß est toujours là, qui ne demande qu’à se manifester. Le seul vrai traitement est donc celui qui permet des rompre ce cercle vicieux neurologique, ce que fait la Brachy-Myothérapie, thérapie manuelle des pathologies musculo-squelettiques acquises que sont les contractures.