On pense souvent que l’incontinence urinaire est due à une faiblesse du sphincter. Cette interprétation est discutable, et ne facilite pas le traitement.

   En effet l’incontinence urinaire survient surtout chez la femme après un accouchement. On ne voit pas comment celui-ci pourrait provoquer soudainement une faiblesse musculaire.

   De plus, comme nous l’avons expliqué ailleurs, il n’y a de faiblesses que des muscles de mouvement, qui traversent une articulation donc, et ce secondairement à des contractures de muscles toniques de posture de cette articulation, qui limitent ces mouvements. Les muscles dynamiques étant moins sollicités s’affaiblissent. Ce qui est réversible spontanément dès que les mouvements de l’articulation sont libérés par le traitement des contractures par Brachy-Myothérapie.

   Au niveau du périnée il n’y a pas de mouvements possibles, donc pas de muscles dynamiques, donc pas de faiblesses.

 

   Quel serait alors le mécanisme de l’incontinence urinaire ?

   Le réflexe Myotatique fait que tout muscle étiré se contracte. Si cette contraction se fait sur un muscle déjà contracturé, elle va aggraver cette contracture, qui, rappelons-le, est une contraction permanente involontaire, auto-entretenue de façon réflexe. L’intensité du réflexe Myotatique est fonction de la rapidité de l’étirement ou de son amplitude.

 

   Que se passe-t-il lors d’un accouchement ?

   Le périnée est fait de deux muscles, essentiellement le Releveur de l’Anus, sorte de diaphragme inversé, coupole qui ferme la partie inférieure du bassin, et qui forme les sphincters externes de la vessie et de l’anus. Chez la femme il entoure l’orifice vaginal (fig. 1). De façon plus externe il est complété en avant par le muscle Transverse du Périnée.

   Lors de l’accouchement, quand la tête du bébé passe, ces muscles sont étirés au maximum. Ce qui normalement ne pose pas de problème, mais si ils sont déjà contracturés, en général de façon latente, suite à une compensation de contractures primaires situées au cou ou aux chevilles, surtout après une chute sur le coccyx, phénomène fréquent, souvent ancien, ce passage en provoquant un réflexe Myotatique va aggraver la contracture, qui va alors se manifester.

 

   Comment la contracture des muscles du périnée se manifeste-t-elle ?

   Ces muscles, rappelons-le, bouchent en quelque sorte l’extrémité inférieure de l’abdomen, et forment les sphincters externes, notamment celui de la vessie.  Il y a un sphincter interne, non soumis à la volonté, qui se relâche quand la vessie est pleine, et un sphincter externe, volontaire lui, et formé par les fibres médianes du muscle Releveur de l’anus. Si ce muscle est fortement contracturé, que se passe-t-il ?

   Un muscle contracturé est contracté involontairement en permanence, donc raccourci en permanence. Pour le Releveur de l’anus, les points fixes sont périphériques : les os du bassin latéralement et en avant (symphyse pubienne), et le coccyx en arrière. Il s’ensuit que la partie centrale est étirée (fig. 2). Ceci étire donc le sphincter externe de la vessie, qui perd de son efficacité.

   Quand la vessie est pleine, et surtout lors d’efforts qui  la compriment (toux, rire, course à pied, etc.), le sphincter interne se relâche involontairement. Le sphincter externe n’étant plus étanche à cause de la contracture, il se produit des fuites urinaires, plus ou moins importantes selon l’importance de la contracture.

 

   Le théorie classique, qui ne comprend pas ce mécanisme, est de renforcer le sphincter par différents moyens. Ceci peut soulager, mais ne fait que rajouter une contracture à une contracture.

   Il est beaucoup plus simple de traiter la contracture des muscles Releveur de l’Anus et Transverse du Périnée, par Myothérapie, ce qui permet en général des résultats rapides et durables.

   Et une bonne prévention serait de vérifier ces muscles, et de les traiter si besoin, en début de grossesse et après l’accouchement.