Comment trouver un bon Myothérapeute ?

 

(et être un bon patient...)

 

Dr J. Polak

Président de la Société Internationale de Myothérapie

 

 

   La Société Internationale de Myothérapie (SIM, association loi 1901) peut vous fournir l'adresse d'un Myothérapeute plus ou moins proche de chez vous :  veuillez consulter la rubrique Annuaire en cliquant ici.)

   Ces Myothérapeutes ont fait un stage de mise-à-jour et perfectionnement depuis moins de trois ans.

 

   Voici quelques éléments pour vous assurer d'être soigné au mieux.

 

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   Tout d'abord, personne ne peut vous promettre de vous guérir : même s'il y a de très grandes chances d'y arriver, aucune thérapeutique ne guérit absolument tout le monde, même dans son domaine. Cependant de nombreuses études et publications ont été faites, qui donnent une idée des probabilités d'y arriver.

 

   Comme chacun est un cas particulier, il est également impossible de prévoir le nombre de séances pour vous guérir.

Néanmoins a priori en 4 ou 5 séances au maximum vous devez observer une différence plus ou moins importante, même si elle n'est pas encore complète ou stable. Il suffira dans ce cas de continuer le traitement pour très probablement arriver à la guérison.

 

   En Myothérapie guérison veut dire qu'il n'y a plus aucun symptôme, ni contracture pouvant aboutir à une rechute. Il faut savoir que les contractures, causes des symptômes, disparaissent après ceux-ci. Arrêter un traitement quand il n'y a plus de symptômes mais encore des contractures expose au risque de rechutes. Votre Myothérapeute vous indiquera s'il y a encore des contractures.

 

 

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 La première séance de Myothérapie va toujours commencer par un interrogatoire très détaillé, afin de déterminer si la cause première de vos troubles se trouve au niveau du cou, des pieds, ou des mains. Car toute autre localisation (même si c'est celle qui vous gêne le plus voire exclusivement ...) est secondaire et n'a souvent même pas besoin d'être traitée localement, alors que bien sûr le but du traitement est de voir disparaître ces symptômes.

   Traiter la conséquence sans la cause est rarement une bonne chose (toute règle peut cependant avoir ses exceptions, évaluées à bon escient).

   Les fois suivantes le thérapeute vous demandera comment vos symptômes ont évolué entre les deux séances pour déterminer ce qu'il va faire par la suite.

 

 

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   Une fois déterminée l'extrémité (cou ou chevilles) à traiter, il faut y trouver les contractures. Ceci sera refait à chaque séance, car certaines contractures auront pu être guéries, et d'autres non.

   Un moyen courant, simple et fiable est d'appuyer sur des points spécifiques situés sur des muscles, qui ne seront douloureux que si le muscle correspondant est contracturé et doit donc être traité.

   Sinon vous ne sentirez que la simple pression, qui bien que souvent forte n'est absolument pas douloureuse. Une pression insuffisamment forte sur les points de diagnostic, ou une non-information du caractère douloureux éventuel par le patient, sont des causes importantes d'échecs.

 

   Dans certains cas c'est simplement la mobilité qui est évaluée, afin de déterminer dans quel sens elle est limitée pour en déduire quels muscles sont contracturés. Ceci se fait souvent en même temps que le traitement lui-même.

 

 

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   Ensuite chaque muscle est traité en mettant l'articulation dans une position qui le raccourcit. Votre participation respiratoire sera demandée (sauf pour les nourrissons et les petits enfants, bien sûr, où une autre méthode est utilisée).

   Il est capital que vous ne ressentiez pendant le traitement strictement aucune douleur, même supportable, auquel cas il faudrait immédiatement la signaler, sans bouger, afin que le Myothérapeute modifie légèrement la position de traitement jusqu'à disparition de la douleur, ou traite d'abord un autre muscle.

   Vous ne devez, dans la mesure du possible, ni aider le mouvement, ni y résister.

 

   La mise en position de raccourcissement par le Myothérapeute sera faite très en douceur. Et pour chaque manœuvre le retour à la position neutre de l'articulation se fera extrêmementlentement (souvent de l'ordre de 30 secondes ou parfois même beaucoup plus). Sinon le traitement a peu de chances de marcher, la lenteur du retour étant capitale.

 

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   Une fois le traitement terminé, vous devrez vous reposer une 1/2 heure allongé à plat (à moins que cette position vous soit inconfortable, auquel cas on peut relever le dossier de la table,ou vous mettre un coussin sous les genoux en cas de douleur lombaire). Repos sans rien faire (même pas lire, ni regarder la télévision, ni bavarder avec quelqu'un), afin que le corps commence à intégrer ce que le Myothérapeute vient de faire : il a mis les muscles plus au repos, car c'était leur excès de tension qui était la cause de vos douleurs : il ne s'agit donc de ne pas les solliciter à nouveau trop vite et trop fort. Il faut du temps pour que le corps intègre les effets du traitement : 3 jours, dont la première demi-heure est capitale.

   Si possible le repos se fera au cabinet du thérapeute, ou si vous n'habitez pas loin vous le ferez chez vous (avant de faire quoique ce soit auparavant, ni rendez-vous, ni faire des courses, ni faire de sport, ni préparer à manger, etc.).

 

Si le thérapeute ne dispose pas d'une salle de repos et que vous n'habitez pas très près, ce n'est pas un problème, mais vous devrez vous reposer ½ heure dans votre voiture (avant de repartir, que vous conduisiez ou soyez conduit), bien au chaud, dossier abaissé, tête bien calée, une vingtaine de minutes. Et il faudra vous reposer à nouveau 1/2 heure en arrivant chez vous. (Évitez si possible les transports en commun.)

 

   Si vous faites un travail physique, faites faire le traitement juste avant vos jours de repos. Car la seconde consigne, tout aussi importante, est de ne pas faire d'effort physique important pendant les trois joursqui suivent la séance de Myothérapie (y compris du sport ou longues marches à pied), temps qu'il faut pour que le corps intègre le traitement.

   Si ces consignes de repos ne sont pas suivies, il y a une chance sur deux pour que la séance de Myothérapie n'ait pas d'effet : le repos est votre part du travail pour vous guérir. Ce n'est pas trop dur... puisqu'il s'agit de ne rien faire.

   Bien entendu votre Myothérapeute vous redonnera ces consignes.

 

 

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   Un Myothérapeute ne va jamais pratiquer deux techniques manuelles différentes sur une même personne : deux bonnes techniques risquent fort de s'annuler. Ceci inclut la kinésithérapie classique, les massages, les différentes formes d'ostéopathie, etc.

   Bien sûr de votre côté n'allez pas vous faire soigner d'une autre façon entre deux séances des Myothérapie : vous annuleriez tout.

 

 

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   La principale difficulté au début pour le Myothérapeute est de choisir s'il faut traiter le cou ou les chevilles, car absolument tout ce qui relève de la Myothérapie (les maladies dues aux contractures, c'est-à-dire les douleurs articulaires, les névralgies, les migraines, etc.) peuvent venir d'un côté comme de l'autre : on peut avoir mal au cou ou des migraines à cause du cou, ou à cause des chevilles, et on peut avoir mal aux genoux ou au dos à cause du cou, ou à cause des chevilles, pour ne prendre que quelques exemples.

   L'expérience prouve que de traiter les deux d'emblée risque par contre d'être mal supporté  : cela ne sera donc jamais être fait ! (sauf dans quelques rares cas de l'enfant ou de l'adolescent, comme les scolioses).

   On traite soit le cou, soit les chevilles, on peut changer d'extrémité si le résultat escompté n'est pas là, mais on ne traite les deux extrémités (cou & chevilles) dans la même séance qu'en toute dernière extrémité (ce qui est rare, mais peut parfois s'avérer nécessaire en fin de traitement).

   Il peut toutefois arriver qu'il soit nécessaire de traiter également les muscles du coccyx, de la mâchoire ou/et le diaphragme, qui peuvent bloquer certains traitements par ailleurs bien menés.

 

La règle est que si il ne se passe rien deux fois de suite on change systématiquement d'extrémité sans insister plus sur celle choisie au départ grâce à l'interrogatoire (et si, ce qui est rare, il y avait eu une aggravation après la première séance - aggravation qui ne dure cependant jamais -, on change dès la séance suivante, à moins que cette réaction ait été suivie d'un mieux.)

 

   Inversement il serait illogique d'abandonner un traitement qui ne donne pas un résultat dès la première séance. La cause première peut être très ancienne, ou les contractures très importantes. Il faut laisser un peu de temps au thérapeute.

   Celui-ci vous voit en général une fois par semaine au début (rarement plus, sauf si c'est très aigu), tous les 15 jours quand cela va mieux, et une fois par mois pour terminer (les symptômes disparaissant avant les causes, nous l'avons dit, et il est donc recommandé, pour éviter le risque de rechute, de n'arrêter le traitement que quand le thérapeute ne trouve plus aucune contracture à l'examen.

   Par la suite des séances de rappel sont inutiles, sauf si certains symptômes réapparaissaient.

 

   Un traitement par Myothérapie peut avoir une durée très variable, parfois rapide, parfois plus long, avec un amélioration constante ou un peu en 'dents de scie'. Mais globalement cela doit aller de mieux en mieux : chaque séance est comme monter une marche de l'escalier qui mène au pallier qu'est la guérison. Seul la taille de l'escalier, donc le nombre de marches, est imprévisible. Même si l'on a pu établir des moyennes statistiques, chaque cas est particulier.

Cependant le traitement doit en quelques séances faire apparaître une amélioration, même si au début elle peut ne pas être stable.

La guérison étant le but en Myothérapie, même si une simple amélioration est mieux que rien, c'est pour le Myothérapeute un demi-échec.

 

 

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   Il n'est pas anormal (ni indispensable d'ailleurs) de ressentir de la fatigue après la première séance de Myothérapie : on ressent en fait une grande détente après ce traitement qui relâche des tensions musculaires souvent anciennes, et cette impression de fatigue peut durer plusieurs jours. Même déplaisant (mais c'est provisoire), c'est un bon signe.

 

 

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Bonne guérison !

Photos : Marc Raventos